Rémi Blanchard réalise une toile de 4 x 8 m dans les anciens ateliers de décoration de la Comédie de Caen | ||||||||
Hervé Perdriolle |
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Commissaire d’exposition, Hervé Perdriolle organise des manifestations artistiques dans des espaces les plus variés, le métro, les Bains-Douches, les 24 heures du Mans ou le Championnat du Monde de Ski Nautique, le Musée d'art moderne de la Ville de Paris ou encore le Musée des monuments français. Promoteur de la Figuration Libre, il illustre, à travers de nombreuses manifestations, les liens amicaux et culturels qui unissent, de 1981 à 1985, les artistes de ce mouvement : Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa. Pour montrer les affinités entre ces artistes et leurs homologues américains, il organise les premières interventions en France de Jean-Michel Basquiat (avec Otto Hahn), Keith Haring, Crash et Tseng Kwong Chi (5/5, Figuration Libre, France /USA, ARC, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, déc. 1984 - fév. 1985). Il est l’auteur de « Figuration Libre, une initiation à la culture mass medias » publié aux Editions Axe-Sud en 1984. Directeur de la société des frères Di Rosa (1988-1994), il est cofondateur de l’Art Modeste. |
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Chat perché (texte d'Hervé Perdriolle paru dans la monographie de Rémi Blanchard aux éditions Somogy en 2004) |
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Il faut absolument dire que Rémi Blanchard était capable du meilleur comme du pire, sans quoi certaines personnes mal intentionnées ne cesseront de nous ressortir le pire, et ce pire pourrait alors cacher le meilleur. Le pire est présent dans l’œuvre de tout artiste, mais de manière générale il est mieux dissimulé. Oser parler du pire et du meilleur à propos de l’œuvre de Rémi Blanchard n’est pas difficile, car le meilleur s’impose ici sans contestation aucune. Que cet œuvre, si court, affiche, avec l’indécence provocante de la liberté, le meilleur comme le pire témoigne d’un engagement sans calcul. L’œuvre de Rémi est à l’image de l’homme, du jeune homme car Rémi est pour toujours resté jeune. Volage, semblable à l’un des nombreux oiseaux migrateurs qui jalonnent ses peintures. Oiseaux de nuit, aussi, qui semblent toujours dormir, dormir debout, en équilibre. Influençable Rémi, là aussi pour le meilleur comme pour le pire. Je me souviens de sa période quai de Seine, où l’amitié et l’art ne faisaient qu’un, déambulant la nuit avec son clan, ses amis, dans les rues de Paris muni de pochoirs métalliques en forme de chat, en tête ou en pied. Pochoirs de chat pour un travail de bombage, de graffiti, d’empreintes sur les murs. Chats se faufilant, se déplaçant sans bruit, capables de passer entre nos jambes sans même qu’on les remarque. Chat perdu. C’est de son chat disparu qu’en premier Rémi me parla, le jour où il perdit toutes ses œuvres, archives et effets personnels, dans l’incendie de son atelier. Chats aux regards perçants, puis chats aux regards mi-clos. Drôle d’animal, le chat, si pleinement (d’attitude et de physique) à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, trait d’union domestique entre l’Orient et l’Occident. Influençable Rémi, comme cette autre période où ses peintures étaient si proches de celles de François Boisrond, presque du mimétisme, troublant. Influençable encore lorsque ses lectures de Rimbaud ou de Kerouac resurgissent dans toute la magnificence de ses plus belles œuvres. Influençable toujours avec ses nombreux regards de femmes aux yeux bridés, semblables à ceux de ses compagnes japonaises ; tous ces regards engloutis, ces regards sans regard. L’œil si plissé qu’il est impossible d’en voir la pupille. Les plus belles toiles de Rémi Blanchard : en décrire juste quelques-unes. |
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Dormir, la lune dans un œil et le soleil dans l’autre. D’après Paul Éluard 1990, 76 x 102 cm Février 2004 P.S. Tant de références, de grands noms évoqués, pourraient paraître comme de primaires faire-valoir. Il n'en reste rien. Ouvrons les yeux ! Ce sont simplement certaines œuvres de Rémi Blanchard qui, implicitement, convoquent ces noms d'oiseaux (Rémi Blanchard aime les oiseaux, photographie de Rémi Blanchard mis en scène par Louis Jammes, années quatre-vingt. |
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